Protohistoire

Protohistoire

Cette période est ainsi nommée parce que nous disposons, en plus des vestiges archéologiques, des récits des premiers historiens grecs ou latins qui nous racontent, dans leurs relations de voyage, les mœurs et le mode de vie de nos ancêtres qu’ils nommaient Ligures et qu’ils décrivaient d’un commun accord, comme des Barbares.

L’AGE DU FER

Les Ligures, comme leurs ancêtres depuis le Néolithique, étaient des agriculteurs et des pasteurs qui exploitaient les terres fertiles de la vallée de l’Argens. Ils cultivaient aussi les plateaux et les flancs des massifs qu’ils aménageaient déjà en terrasses.

Mais les temps étaient encore peu sûrs et pour se protéger de possibles attaques de cavaliers , ils construisirent, sur les sommets les moins accessibles des Maures et de l’Esterel, de gigantesques fortifications en pierres sèches. Les Romains nommèrent ces nids d’aigle les oppida .
Tous les sommets de l’Esterel occidental, du pic de la Gardiette aux roches de la Fille d’Isnard étaient couronnés par des oppida très étendus, occupant parfois plusieurs hectares, et communiquant entre eux, par signaux optiques. Sur le territoire de la commune, d’imposants murs de pierre plus ou moins écroulés occupent toujours les sommets du Collet Redon, de la Flûte, du Castellar et du Rocher.

Leur étendue explique que très peu d’entre eux aient été fouillés jusqu’à maintenant.
On a trouvé, dans un oppidum du Rocher, un certain nombre de fonds de cabanes plus ou moins groupés et alignés ; certains bas de murs étaient constitués de deux lignes parallèles de pierres entre lesquelles étaient calés les poteaux destinés à soutenir les constructions.
De nombreux tessons de céramique décorées ont été exhumés, mais aucun objet en fer, à cause de l’acidité du sol.

La multiplicité de ces fortifications semble indiquer que chaque clan possédait son propre oppidum qui lui servait de refuge en cas de danger, mais également d’abri pour ses récoltes, voire de lieu de culte. C’était la « marque » du clan.

L’oppidum ne constituait probablement pas, malgré les fonds de cabanes, un habitat permanent pour ces agriculteurs qui cultivaient la terre au pied de la fortification . Ils habitaient d’autres cabanes à flanc de colline, toujours prêts à se réfugier dans leur nid d’aigle, en cas de danger.
On retrouverait la même structure de défense, mille ans plus tard, avec le castrum seigneurial qui regrouperait autour de lui une communauté rurale en quête de sécurité et de spiritualité.

Les Ligures, forts de leurs fortifications inexpugnables, d’où ils surveillaient les routes de la plaine, ne se privaient pas d’attaquer les voyageurs ou de piller les convois ; ils allaient poser de sérieux problèmes aux envahisseurs romains en menaçant leurs voies de communication.