La période Gallo-romaine

La période Gallo-romaine

Avec l’installation des Romains commencent, pour la Provence , les Temps historiques qui nous sont connus autant par les textes que par les trouvailles archéologiques. Toutefois, les historiens antiques n’ont rapporté que les événements importants qui ont jalonné les six siècles de présence romaine , et les géographes n’ont décrit que les cités remarquables et ne se sont que médiocrement intéressés à la vie rurale des bourgades environnantes.

De ce fait, tous les faits relatés dans les écrits de l’époque concernent la ville de Forum Julii et son port de guerre.

C’est par eux que nous connaissons, dans le détail, les raisons et les différents épisodes de l’invasion depuis 126 avant notre ère, les historiens ayant toutefois omis de rapporter la violence des combats et les massacres impitoyables des populations par les troupes victorieuses.

Géographie de la région au début de notre ère

Les reliefs des Maures, du Rocher et de l’Esterel avaient la même silhouette qu’aujourd’hui.

Par contre, le niveau de la mer était légèrement supérieur au niveau actuel ; le rivage était situé bien en deçà de son tracé actuel ; l’estuaire de l’Argens occupait l’emplacement des étangs de Villepey et l’embouchure du fleuve constituait pour les navires un abri sûr ; elle resta, jusqu’au creusement du port de Fréjus un carrefour commercial important pour l’importation des denrées venues de tout le bassin méditerranéen et l’exportation des productions locales amenées par les riverains sur des bateaux à fond plat.

La basse vallée de l’Argens était marécageuse et peu hospitalière ; par contre, la plaine, enrichie par les alluvions du fleuve était très fertile ; le peuplement y était dispersé, fait de hameaux et d’exploitations isolées, les villae, où travaillaient les autochtones sous la férule des possédants romains.

Deux grandes villae se partageaient la plaine : Vallis qui s’étendait sur toute la rive droite de l’Argens jusqu’à la mer et Burnis, sur la rive gauche, mais au sud de la via Julia Augusta , la célèbre voie romaine qui reliait Forum Julii (Fréjus) à Aquae Sextiae (Aix en Provence) et dont une courte portion a été découverte, au passage du Blavet .

Les habitats de la plaine ont été , pour la plupart, enfouis sous les alluvions du fleuve ; c’est de façon fortuite qu’ont été découverts

– près de Burnis, une urne cinéraire en pierre ainsi qu’une stèle gravée érigée en l’honneur de Caïus Paccius, fils de Lucius.
– Non loin de là était plantée une très belle borne milliaire, datant de la XIème Puissance Tribunicienne de l’Empereur Auguste (13 à 12 av. J.C.) ; elle se situait à 5000 pas de Forum Julii.
-Au cours des travaux de réhabilitation du Château de Palayson, c’est un mausolée bâti en grandes dalles de pierres qui a été découvert.
– Près de la gare, des travaux de terrassement ont mis à jour une tombe sous tuiles du IIème siècle, contenant, à côté du défunt, plusieurs objets en céramiques : pots à onguent, lampe à huile, récipients divers, en parfait état.

Sur le littoral des Issambres, c’est un vivier romain compartimenté par des grilles en bronze qui est toujours visible sous les eaux.

Dans l’ancien estuaire de l’Argens ont été trouvés en 1957 les débris d’une galère, plusieurs amphores de Bétique et de grands clous de cuivre à section carrée, parfaitement conservés.

Il est donc certain, malgré l’absence de témoignages écrits, que la basse vallée de l’Argens était très peuplée à l’époque romaine et que les populations y étaient prospères, aussi bien les vétérans de la VIIIème Légion, cantonnée à Fréjus que les autochtones ; partout, l’occupation romaine a laissé son empreinte, modelé le terroir agricole, tracé des routes, domestiqué le paysage.

Pendant près de quatre siècles, nos ancêtres ont ainsi bénéficié de la pax romana, la paix romaine qui avait succédé à des siècles d’insécurité et de barbarie.