Hydrologie
Les cours d’eau de la commune de Roquebrune
L’hydrographie de la commune est essentiellement centrée sur le fleuve Argens, qui la traverse d’ouest en est et dont les alluvions accumulées au cours du quaternaire ont comblé et nivelé la dépression permienne pour en faire une plaine vaste et fertile.
L’Argens est un fleuve côtier assez court (117 kilomètres), mais qui draine un important bassin, de 26 600 kilomètres carrés. Né à l’est du village de Seillons, il est alimenté par de nombreux affluents et a un débit moyen, régulier, d’environ 20 m3 seconde près de son embouchure, aux Esclamandes, sur le territoire de Fréjus.
Deux petits fleuves côtiers, le Ruisseau de la Gaillarde et la Garonnette, sont le plus souvent à sec et ne se manifestent que par des inondations saisonnières passagères, mais parfois destructrices.
Les affluents de l’Argens, sur la commune, ont tous un régime torrentiel : à sec la plus grande partie de l’année, l’eau y dévale de toutes parts, en grondant, dès qu’une pluie abondante survient sur les reliefs voisins, inondant parfois les chemins et les espaces cultivés. Mais, dès la fin des précipitations, le calme revient, l’eau s’écoule paresseusement de gour en gour, pour ne laisser que quelques trous d’eau qui font quelques temps le bonheur des amphibiens et des hôtes de la forêt, avant de s’évaporer totalement à la saison des cigales.
Sur la rive gauche , l’affluent principal est le Blavet qui naît sur le plateau de Bagnols en Forêt, à la Verrerie, tout près de la chapelle Saint Denis ; ce ruisselet s’est frayé un chemin à travers le prolongement occidental de l’Esterel et plonge vers la vallée dans des gorges spectaculaires ; il reçoit les eaux de la rivière des Anguilles, du ruisseau de Raphaël et du Grand Vallat, avant de se jeter dans l’Argens. Il est célèbre par ses crues aussi rapides que redoutables pour les riverains.
Sur la rive droite , ce sont plusieurs ruisseaux à régime torrentiel provenant des Maures, qui s’échelonnent d’ouest en est :
La Maurette qui prend sa source sur le versant nord du sommet de Saint Martin, draine toutes les eaux au sud du Rocher, en particulier le ruisseau des Pétignons ; sa basse vallée s’élargit en une petite plaine horizontale qui constitue, avec les falaises rouges qui la dominent, un site très apprécié.
La Valette, qui descend juste à l’est du village, draine les eaux de la Grande Cavalière. Elle n’est visible que lorsqu’elle sort de son lit.
La Vernède née à l’aire des Clapiers est à l’origine d’une petite plaine fertile et bien abritée.
Le Fournel est le plus gros affluent de l’Argens, sur la commune. Coulant la plus grande partie de l’année, il prend sa source sur le flanc nord du Peygros, son cours supérieur d’axe ouest-est traverse les Maures ; son cours s’assagit ensuite et il rejoint l’Argens après avoir traversé la vaste plaine horizontale qu’il a créée en déposant ses alluvions. A l’époque romaine, les eaux du Golfe de Fréjus remontaient jusqu’à son confluent actuel avec le fleuve.
Tous ces
affluents de la rive droite proviennent de terrains primaires qui n’ont jamais
été submergés par la mer. Leurs eaux sont totalement dépourvues
de calcaire, une propriété bien connue des lavandières d’autrefois
qui y ont pratiqué la » bugade » jusqu’à la fin du siècle
dernier.
Il faut noter aussi que lorsque ces ruisseaux sont à sec, une
importante quantité d’eau continue à circuler sous le fond de sable,
dans ces vallées étroites, permettant ainsi la survie d’une mince
bande de forêt de bord de rivière qui souligne leur cours sinueux.
Il existe, par ailleurs, sur les deux flancs du Rocher, un certain nombre de ruisseaux périodiques qui évacuent, par des rigoles plus ou moins étroites, l’eau des abondantes pluies d’hiver. Lorsque ces rigoles s’assèchent, il peut s’y développer des colonies d’algues vertes qui colorent pour quelques heures la montagne en vert clair.
La plupart des affluents de l’Argens ont creusé des vallées pittoresques qu’il est possible d’admirer grâce au réseau de sentiers qui suivent ces cours d’eau et qui sont soigneusement entretenus depuis des générations.
Texte de François Puigdellivol